Roberto Zucco de Bernard Marie Koltès

UNE COPRODUCTION FESTIVAL INTERNATIONAL DES ARTS DE MACAO (CHINE) / MACAO DREAM THEATER / THÉÂTRE DE AJMER (MARSEILLE).



Zucco est une suite de moments, discontinus, disjonctés les uns des autres. Ces fragments qu’on dirait cousus entre eux à la hâte, donnent à la pièce l’aspect d’un corps démembré, comme l’est toujours celui de la victime expiatoire à la fin des tragédies grecques.

Zucco n’est pas un personnage comme les autres : il est une maladie qui contamine ceux qui s’y frottent. Il court à travers le monde, révélant les uns à leur bêtise congénitale, les autres à leur part obscure « d’animal- triste ».

Zucco ne meurt pas les ailes brûlées par le soleil, comme Icare.

Il finit sur l’asphalte d’une prison. Il s’est cassé la gueule.

C’est un    héros sans gloire, aussi inadéquat qu’un personnage de Kurosawa.

Autour de lui, comme autour du « Woyzeck » de Büchner – son frère en théâtre- s’agrège une collectivité glauque, un monde crépusculaire et finissant.

Aussi nous attacherons-nous à figurer cette humanité en mal de rites qui l’entoure, pleine d’histoires désenchantées, où chacun semble être à la recherche d’un autre qui cherche un autre qui n’existe plus.

Au bout du compte, personne ne trouve personne : « De l’amour, il n’y en a pas. Moi, c’est par pitié que je bande » (Roberto Zucco, scène 8, Juste avant de mourir).

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