Les Chinois, pièce d'actualité, Chen Ting, Xu Lizhi, Su Shi et Franck Dimech

PRODUCTION THÉÂTRE DE LA COMMUNE-CDN AUBERVILLIERS. COPRODUCTION THÉÂTRE JOLIETTE-MINOTERIE / THÉÂTRE DE AJMER ET PÔLE DES ARTS DE LA SCÈNE MARSEILLE.

Lien vers extraits vidéo du spectacle https://youtu.be/ynhdgNEDqWY?si=os3vBWaXU71XxIns

Les ombres qui, au début, cinglent l’immense plateau du théâtre, évoquent la longue marche vers des horizons plus cléments. D’ombre, ils se font femmes, hommes avec leurs blessures, leurs espoirs. Ils ne sont plus des silhouettes de papier fantasmées. Ils possèdent un corps qui souffre, qui aime, qui chante, malgré la douleur, les désillusions. La musique élève un pont entre les cultures qui jusqu’à là se méconnaissaient. Le son des outils, de la matière que modèlent les mains, des voix faisant commerce, enfle, enfle, jusqu’à l’explosion finale. Une pièce utile dans le climat délétère que nous connaissons. Des êtres s’y mettent à nu, renvoyant chacun à réinterroger sa propre humanité.

Christian Kazandjian, La Grande Parade.

Successivement, les différents personnages chinois dévoilent en effet leur parcours, parfois riant, mais souvent très sombre. On entend ainsi avec effroi le témoignage d’outre-tombe de « la Défenestrée de Wenzhou », réécrit par Franck Dimech à partir d’un sinistre fait divers survenu en 2013 à Belleville : l’histoire d’une jeune Chinoise, tenaillée par la peur, poursuivie par des policiers parce que sans-papiers et morte en tombant d’un toit. (…) A l’inverse, la figure incarnée par Chen Ting – le sociologue joue aussi dans la pièce – raconte elle une forme d’immigration heureuse, celle d’un jeune homosexuel se vivant comme une femme, épris de culture française et qui conquiert progressivement sa liberté au mépris du regard des autres. (…) On ressort de cette pièce transformé, avec l’envie d’en savoir plus.

Christophe Lehousse, Mag93. 

Outre des rencontres intimes, à travers les portraits de ceux qui ont quitté leur pays dans des conditions souvent difficiles, la pièce évoque également cette muraille, au premier abord infranchissable, entre Français et Chinois. (…) Par la danse, le chant, la musique, en prenant aussi le temps de s’écouter, les êtres éloignés du début s’apprivoisent et se font confiance, au-delà de la barrière de la langue.

Romain Chiron, Le Parisien.

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